â Aussi appelĂ© Hymne des femmes ou Hymne du MLF
đ„Š CoĂ©crit en 1971 par plusieurs militantes du MLF et futures Gouines Rouges
Lâune des premiĂšres choses de lâhistoire du fĂ©minisme quâon mâa transmise a Ă©tĂ© ce chant. Câest par la force de cet hymne que jâai dĂ©couvert le Mouvement de LibĂ©ration des Femmes. Le MLF est un mouvement fĂ©ministe radical qui dĂ©nonce la domination masculine et lutte contre le patriarcat. Le mode dâorganisation comme la non-mixitĂ© ou encore les perspectives rĂ©volutionnaires de ce mouvement marquent une rupture dans la lutte fĂ©ministe. A tel point quâon parle de « deuxiĂšme vague ».
Ce mouvement a foisonnĂ© dâidĂ©es pour faire entendre ses revendications. En voici 3:
đ„ Leur premiĂšre idĂ©e gĂ©niale, c’est le premier Ă©vĂ©nement qui marque le dĂ©but du MLF : ça sâest passĂ© le 26 aoĂ»t 1970, en soutien aux femmes en grĂšve aux Etats-Unis. Une dizaine de femmes ont dĂ©posĂ© une gerbe de fleurs sous l’Arc de triomphe Ă la femme du Soldat inconnu avec ce message si juste : « A celle qui est plus inconnue que le soldat inconnu, sa femme ».
Sur lâautre banderole, est inscrit un slogan bien connu aujourdâhui : « Un homme sur deux est une femme ».
La mauvaise nouvelle : elles ont toutes fini en GAVâŠ
La bonne : plusieurs journaux ont médiatisé cette action symbolique!
đ„ Une autre action audacieuse que jâai envie dâĂ©voquer est la pĂ©tition que certaines militantes du MLF ont signĂ©e. Le fameux manifeste des 343 intitulĂ© « Je me suis fait avorter » est publiĂ© dans Le Nouvel Observateur en avril 1971. Il a clairement ouvert la voie Ă la dĂ©pĂ©nalisation de l’avortement (4 ans plus tard)!
đ„ En ce qui concerne le chant, jâai adorĂ© le re-dĂ©couvrir lors de lâexpo âParisiennes citoyennesâ qui Ă©voque son Ă©criture. Ca sâest tenue chez Monique Wittig « un soir Ă une quinzaine de filles. C’Ă©tait 2 jours avant la fĂȘte d’Issy. » (Info importantes đ)
Et je dois dire que ces Ă©lans militants me font penser Ă ceux que nous vivons actuellement. Portons nos revendications politiques haut et fort, en chanson đ€, sur les murs đ§±, dans la rue đ„.
Vâ
đą Les paroles de lâHymne du MLF ont Ă©tĂ© publiĂ©es dans Le Torchon brĂ»le n°3, p.2 en fĂ©vrier 1972. L’archivage est certainement la clef de la postĂ©ritĂ© de nos actions / luttes !
đŁ Il y a tant de choses Ă dire sur le MLF ! Je ne suis donc pas rentrĂ©e dans le dĂ©tail les diffĂ©rents courants et idĂ©ologies qui ont traversĂ© le MLF ni sur les tumultes au sein du mouvement provoquĂ©s par le dĂ©pĂŽt Ă lâINPI du nom « Mouvement de libĂ©ration des femmes – MLF»⊠Perso, jâai trouvĂ© des informations intĂ©ressantes dans le magazine Questions FĂ©ministes n°7 publiĂ© en fĂ©vrier-1980 !
đ Sur son site, Marie-Jo Bonnet ajoute : « JosĂ©e Contreras qui se souvient avoir proposĂ© lâair du Chants des Marais quâelle avait appris en colonie de vacances en ignorant quâil sâagissait du grand chant des dĂ©portĂ©s. » A ce sujet : lâair de la chanson composĂ© par les communistes allemands emprisonnĂ©s dans un camp de concentration en 1933 ainsi que certaines paroles (« femmes esclaves », « continent noir ») font lâobjet de critiques et sont critiquables.
đ La FĂȘte dâIssy est un rassemblement pour commĂ©morer la dĂ©fense du fort d’Issy par les femmes de la Commune. Les personnes prĂ©sentes Ă©taient : Monique Wittig, Marie-Jo Bonnet, HĂ©lĂšne Rouch, Cathy Bernheim, Catherine Deudon, M.-J. Sinat, Gille Wittig, Antoinette Fouque, Josyane Chanel et JosĂ©e Contreras (source mariejobon.net/).