🟣 Extrait de la 9ème et dernière chronique publiée dans la série « Hypothèse révolution » écrite par le philosophe Paul B. Preciado. Cet article publié sur @mediapart fait suite aux propos affligeants et dangereux tenus par une historienne et psychanalyste : « une épidémie de transgenres » dans l’émission @qofficiel.
« Ne nous trompons pas de problème. Pourquoi les administrations légales, les institutions médicales, familiales, scolaires, militaires, médiatiques…. auraient-elles le droit de définir le genre d’une personne contre son gré ? Pourquoi la forme et la taille des organes génitaux devraient-elles déterminer des positions de genre fixes et sanctionnées par l’administration ? Qui êtes-vous pour donner aux enfants trans le droit de s’appeler comme ils veulent, de s’habiller comme ils veulent, de choisir qui ils veulent être dans une société binaire ?
Ne croyez-vous pas que, plutôt que d’avoir trop de personnes transgenres, il y a trop d’obsession pour le binarisme sexuel et de genre normatif ? Qu’il y a trop de violeurs, trop d’abuseurs sexuels, trop de pédocriminels, trop de parents incestueux, trop d’ecclésiastiques qui profitent de leur pouvoir pour agresser sexuellement des enfants, trop de professeurs et d’entraîneurs sportifs abusifs, trop de réalisateurs et de producteurs de films violeurs… ? Non. L’excès, selon vous et selon l’oracle patriarco-colonial, est du côté des transgenres. Nous sommes trop nombreux. Nous sommes une épidémie.
Il n’y a pas beaucoup trop de personnes trans, mais trop de peur du changement, trop de torture policière, trop d’agressions sexuelles, trop de racisme, trop de désinformation historique, trop de ferveur nationale, trop de pression familiale, trop de censure culturelle, trop d’exclusion professionnelle. Il y a trop de demi-vérités. Trop de fausses bonnes intentions. »
✊ Oui, l’État est complice comme nous l’avons scandé haut et fort ce dimanche pour commémorer les victimes de la transphobie #TDOR2022
💜 Soutien infini à toustes nos adelphes trans.
V✌️