â Une mobilisation pour la vie des premiĂšres victimes du SIDA dans les annĂ©es 80
đ„Š Une dĂ©marche spontanĂ©e dâun groupe de gouines* qui a largement prĂ©cĂ©dĂ© la mobilisation institutionnelle
Aujourdâhui, nous souhaitons mettre en avant lâesprit dâinitiative des « Blood Sisters »đ©ž, un groupe de gouines* qui a apportĂ© un soutien sans prĂ©cĂ©dent Ă la communautĂ© gay de San Diego, ravagĂ©e par le SIDA.
Au dĂ©but des annĂ©es 80, cette maladie peu connue et sans cure est surnommĂ©e le « cancer gay ». Dâautant plus stigmatisĂ©e, discriminĂ©e, la population gay (mais pas que, voir commentaire) sâest retrouvĂ©e totalement laissĂ©e-pour-compte.
â Lâinaction gouvernementale face Ă la propagation de cette Ă©pidĂ©mie dĂ©vastatrice a durĂ© prĂšs dâune dĂ©cennie. On dĂ©plore aussi l’inexistence – puis la faiblesse – des mesures de prĂ©vention, de sensibilisation impactante Ă destination du grand public (pour rompre – par exemple – avec cette croyance que la maladie peut ĂȘtre transmise par le toucher ou la salive).
Il y eut un fort besoin en transfusions sanguines et les homosexuels Ă©taient exclus de donner leur sang đ. Les lesbiennes n’Ă©taient elles pas soumises Ă cette interdiction. En juillet 1983, les « Blood Sisters » organisaient la premiĂšre collecte de sang Ă San Diego.
Et.. Ce fut un succĂšs avec la venue de plus de 200 personnes ! Cette dĂ©marche absolument nĂ©cessaire se rĂ©pandit dans le pays au travers dâautres organisations solidaires et associations. Câest alors lâĂ©mergence dâun fort mouvement associatif en soutien aux personnes sĂ©ropositives en situation de forte vulnĂ©rabilitĂ©, qui tente de combler les dĂ©faillances institutionnelles.
đ Face Ă l’ostracisation des malades liĂ©e Ă la peur de contamination du personnel soignant, les « Blood Sisters » ont Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©sent.e.s auprĂšs d’eux dans les hĂŽpitaux en leur apportant un soutien moral, une attention, une Ă©coute.
Vâïž

Sources : photographies des archives Lambda de San Diego
đ En 1981, certains parlaient Ă©galement du SIDA en la nommant la « maladie des 4H », pour hĂ©roĂŻnomanes, homosexuels, hĂ©mophiles et HaĂŻtiens. Bref, en dehors des hĂ©mophiles, celĂ renvoie Ă des catĂ©gories de personnes dĂ©jĂ largement discriminĂ©esâŠ
đ§ En France, mĂȘme cata sur la maniĂšre dont les politiques et les mĂ©dias se sont saisis du sujet, le SIDA surnommĂ© la « maladie des homosexuels » – A voir la vidĂ©o dâarchive publiĂ©e sur Youtube : Extrait du journal dâAntenne 3, datĂ© du 10/06/83 âLe SIDA et le don du sangâ – INA
