« Je suis lesbienne, les lesbiennes m’ont sauvées »
@tahneelautre, nous sommes si heureuxses de te lire, merci pour tes mots !
On vous laisse les découvrir dans notre série « untel·le est Label Gouine* » 🫶🔥
Eh d’ailleurs !
Si tu n’as pas encore vu Tahnee sur scène, cours-y 💥
Elle a régulièrement des dates hors de Paris, sinon c’est tous les vendredis et samedis au théâtre de la @lanouvellescene (sur une péniche 🥳 en plein centre de Paris !)
Avec cette série, nous cherchons à aller plus loin dans la transmission et la visibilité gouine* à travers la pluralité des identités et des parcours. On espère que ce nouveau récit vous plaira autant qu’à nous.
« J’ai toujours senti que les filles me plaisaient mais j’ai mis énormément de temps à me l’avouer. J’avais peur. Cela me rendait triste. Quand on vit l’expérience de la différence, enfant, par exemple en tant que petite fille métisse aux cheveux crépus au fin fond de la Normandie, peut-être que l’on veut fuir de nouveau toute différence supplémentaire ?
Être lesbienne, cela me faisait peur, quand bien même je n’en avais jamais rencontrées, je ne savais pas vraiment ce que c’était, une vie de lesbienne.
Comment peut-on avoir peur d’un adjectif ? d’un mot ? d’une culture ? d’une sexualité ? sans l’avoir même jamais éprouvé ?! Vous avez 4h.
Quelques pistes : les préjugés, l’utilisation comme insulte, le dénigrement, l’invisibilisation…
Parfois on me dit que je parle trop des lesbiennes, que j’ai un public de lesbiennes, et bien je réponds : je suis lesbienne, les lesbiennes m’ont sauvées, respecte mon public, parle bien, les personnes queers existent, je suis lesbienne, des lesbiennes m’ont sauvée.
Je suis une humoriste lesbienne, je suis aussi une femme lesbienne, une noire lesbienne, une métisse lesbienne, une fille lesbienne, une soeur lesbienne, une cousine lesbienne, une future mère lesbienne ?, une petite-fille lesbienne, une pote lesbienne, une alliée lesbienne, une confidente lesbienne, une collègue lesbienne, une locataire lesbienne, une comédienne lesbienne, une antillaise lesbienne, une cliente lesbienne, une patiente lesbienne, une touriste lesbienne, une employée lesbienne, une citoyenne lesbienne, une voyageuse lesbienne, une lectrice lesbienne, une abonnée lesbienne, une fan lesbienne, une lesbienne triste, une lesbienne joyeuse, une lesbienne anxieuse, une lesbienne en colère, une lesbienne agacée, une lesbienne courageuse, une lesbienne optimiste, une lesbienne pessimiste, une lesbienne peureuse et une lesbienne fière.
Je suis lesbienne, pas que sur scène, TOUS LES JOURS de ma vie, dans toutes les sphères. C’est rare que je l’oublie. Je l’oublie mieux une fois que je l’ai dit.
Quand je ne le dis pas, souvent les gens oublient. Que les lesbiennes existent. Ou qu’elles sont détestées. Voir exister des lesbiennes, qu’elles le disent, qu’elles le montrent, qu’elles osent le préciser, qu’elles le mentionnent, qu’elles racontent leurs histoires, ce qu’elles vivent, ça énerve.
« On s’en fout de votre sexualité ! Ce n’est plus un problème d’être lesbienne maintenant. » Ah oui ?
Peut-être qu’un jour, on ne le dira plus !
Mais pour l’instant je veux le dire : les personnes queers existent, les lesbiennes m’ont sauvées, des lesbiennes m’ont sauvée. Parce que je les ai vues, je les ai rencontrées, je les ai trouvées belles et puissantes.
Merci à mes premières amies lesbiennes, merci aux merveilleuses personnes queers qui m’entourent, merci à mes ex amies-amantes, merci à mon amoureuse.
Bravo les lesbiennes. »