« Pour faire face à la crise climatique, il va falloir faire sauter le statu quo, défoncer les évidences et imaginer d’autres façons de penser et vivre le monde.
🔥 Et ça les lesbiennes on sait faire. »
Cette semaine, nous avons la chance de lire et partager les mots d’Anne-Laure Delatte, une économiste lesbienne. 💜
On te recommande vivement de lire son premier livre « L’État droit dans le mur: Rebâtir l’action publique » !
Publié cette année, son livre nous projette dans son travail et ses réflexions qui mêlent pensée queer, injustice face au capital, décorticage de choix politiques (« climaticides » car largement en faveur des activités carbonées ❌) pris ces 40 dernières années par l’Etat français.
C’est facile à lire, très éclairant sur le métier passionnant d’économiste et bien évidemment largement documenté !
On espère que ce nouveau récit te plaira autant qu’à nous !
Aide nous à visibiliser la pluralité des identités et parcours lesbiens* via notre série « untel·le est Label Gouine* » en partageant et réagissant à ce nouveau post ! 💜✊🏼
« S’il y a bien un endroit dans lequel les rapports de domination sont présents ce sont les relations économiques (coucou Marx). Au-delà du rapport capital-travail, tout dans le récit économique est profondément binaire : si t’es pas compétitif t’es mort, si ton pays est trop endetté, tu plonges, si ton gouvernement taxe trop, il étouffe les entreprises. La force des évidences est difficile à dépasser.
Mais en tant que femme, mère et lesbienne, j’ai appris à les déconstruire ces évidences justement.
A comprendre que les injonctions sont souvent ce qui perpétue la domination : occupe-toi des enfants et accepte un taf moins bien payé, c’est pour le bien de tes gosses. Ferme-la quand un mec te coupe la parole au taf, il a les codes et le réseau.
En avril dernier, je sors mon premier livre. Après des mois de recherches autour de la question de l’action publique, « l’Etat droit dans le Mur » est publié.
Mon livre est ponctué de références, d’événements et d’anecdotes.
J’y affirme ma vie lesbienne et mes rencontres queer comme des tremplins à ma réflexion. Au cours de plusieurs interviews, le ou la journaliste le remarque. J’ai même droit à ce texto gênant un jour : « plein de choses éclairantes…et qui éclairent aussi sur vous ». Puis plus rien dans leurs papiers. Que des stats, des mécanismes économiques et les conclusions politiques.
Je suis frustrée que les médias ne comprennent toujours pas l’importance de la visibilité (coucou Coffin). Et en fait le silencier passe à côté de ma démarche.
Être gouine, c’est s’émanciper du récit dominant, c’est déconstruire pour bâtir une autre voie.
Je ne dis pas qu’il faut nécessairement être lesbienne pour dépasser le récit néolibéral, mais l’être m’a donné la force de ne pas m’y soumettre et d’aller chercher des récits alternatifs.
Pour faire face à la crise climatique,il va falloir faire sauter le statu quo, défoncer les évidences et imaginer d’autres façons de penser et vivre le monde.
Et ça les lesbiennes on sait faire. »