Label Gouine*

Carte Blanche – Lydie Raër

Si heureuxses de laisser place à Lydie @lydiiieraer qui partage son parcours dans notre série « untel·le est Label Gouine* » ! 💜

Avec cette série, nous cherchons à aller plus loin dans la transmission et la visibilité gouine* à travers la pluralité des identités et des parcours.

On espère que ce nouveau récit vous plaira autant qu’à nous.

Je me souviens d’avoir été troublée, au collège, par une fille un peu plus âgée que moi, qui avait une allure très androgyne. Dès que je la croisais dans les couloirs de l’établissement, je ne pouvais m’empêcher de la regarder. À l’époque, je n’avais pas conscientisé que cette curiosité était en réalité de l’attirance. Cela ne m’avait pas effleuré l’esprit car je n’avais, pas encore, rencontré de personnes queers. 

En 2014, je suis éperdument tombée amoureuse d’une femme. À ce moment-là, et jusqu’en 2021, je me considérais comme pansexuelle.

Pendant la crise sanitaire du Covid, entre les deux premiers confinements, je me suis séparée de l’homme avec qui j’avais vécu cinq ans et demi. À cet instant, j’ai décidé de devenir lesbienne.

Après tout, étant déjà marginalisée par mon statut de femme handicapée, assumer mon lesbianisme, à 29 ans, ne serait pas si compliqué que cela.

La campagne de Sandrine Rousseau, dans le cadre de la primaire d’EELV pour les élections présidentielles, n’a fait que valider ma « conversion ». L’équipe de campagne et les soutiens de Sandrine comprenaient beaucoup de lesbiennes incroyables, talentueuses, inspirantes et je voulais faire partie de cette merveilleuse communauté. Je me suis liée d’amitié avec certaines d’entre elles et je mesure la chance que j’ai de les avoir croisées sur ma route. J’aime lutter dans la joie avec elles et je salue l’intersectionnalité dont la majorité d’entre elles font preuve. Ainsi, lorsque nous avons, avec les Dévalideuses, bloqué la station de métro des Invalides pour dénoncer l’inaccessibilité des transports en commun parisiens, nous avons pu compter sur l’inébranlable soutien de certaines détentrices du fameux « génie lesbien ».

Oui, être lesbienne est une fête ! Néanmoins, ma vie de « jeune lesbienne » serait encore plus lumineuse sans le validisme qui entache la communauté queer. Trop de soirées, trop d’événements culturels, trop de lieux de sociabilisation queers excluent les personnes handicapées du fait de leur inaccessibilité. Par ailleurs, j’ai remarqué que beaucoup de personnes performent leur identité queer via leur corps, leur apparence physique tout en restant très normatif-ves. Ainsi, les corps « hors-normes », c’est-à-dire handicapés, racisés, gros n’ont pas leur place dans ces imaginaires queers. Je m’attendais à subir moins de rejet dans cette communauté qui affirme haut et fort vouloir s’affranchir des normes.

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